Pourquoi le numérique?

Le numérique peut soulager les tâches de « bas niveaux » (écriture, reconnaissance des mots, numération ou calcul «mental»…). Celles-ci sont des tâches qui doivent faire l’objet d’une automatisation pour permettre de libérer de la «disponibilité intellectuelle» (attention,vigilance) afin de traiter les « tâches de haut niveau ». Elles sont souvent coûteuses d’un point de vue cognitif pour les enfants à BEP

L’utilisation d’outils numériques peut permettre de soulager les élèves face à ces tâches de bas niveau au profit d’un meilleur engagement dans les tâches de haut niveau, à savoir la compréhension du sens du texte, le raisonnement, la mémorisation.

Il existe de nombreux supports recensant les outils numériques au service des élèves à besoins éducatifs particuliers. La plupart proposent une entrée par les troubles ou par handicap ou une entrée par le logiciel.

D’autres entrées sont possibles comme la typologie des 5 types d’aides technologiques à l’apprentissage, de Jean Chouinard, conseiller pédagogique au RÉCIT national en adaptation scolaire.

Il s’agit d’une aide technologique qui assiste l’élève qui éprouve des difficultés marquées et persistantes dans la réalisation de tâches ou dans le développement, l’exercice et la démonstration de compétences disciplinaires : français, mathématiques, histoire, etc. C’est dans cette catégorie que se retrouvent les aides à la lecture, à l’écriture (planification, rédaction, révision-correction) et à la prise de notes, l’annotation et la consignation numérique. On y retrouve également des aides pouvant soutenir l’élève dans la réalisation de tâches en mathématiques (algèbre, géométrie, etc.).

Il s’agit d’une aide technologique qui assiste l’élève qui éprouve des difficultés marquées et persistantes à accéder à des outils technologiques lui permettant de compenser ses difficultés/incapacités.  Ces aides offrent à l’élève des modalités d’accessibilité à ses outils technologiques de façon à lui permettre de les exploiter pour faire des apprentissages. Ces aides favorisent une ergonomie qui facilite l’utilisation des outils technologiques en contournant des incapacités physiques (motrice), ou sensorielles (vue, ouïe). On parlera alors de modes d’accès :

  • souris ergonomique, mini-souris, souris pour gaucher ou droitier;
  • clavier ergonomique, clavier agrandi, clavier réduit, clavier une main, clavier virtuel à l’écran;
  • écran ergonomique, écran agrandi, caméra document;
  • pointeur à l’écran, balayage sur les mots et phrases avec adaptateur;
  • sous-titrage, médaillon en langue des signes québécois (LSQ) ou lecture labiale.

Il s’agit d’une aide technologique qui assiste l’élève qui éprouve des difficultés marquées et persistantes ou une incapacité à communiquer oralement en lui offrant des modalités qui lui permettent de se faire comprendre. Les limitations de cet élève se manifestent par son incapacité à se faire comprendre par ses proches et son environnement scolaire et social, occasionnant un isolement et altérant sa capacité à interagir et à accéder à une participation scolaire et sociale active. On parlera alors d’aide technologie de type « tableau de communication ». Ce type d’aide que l’on retrouve de plus en plus sur tablette numérique offre à l’élève des options pour lui permettre de communiquer avec l’aide d’un tableau qui affiche un certain nombre de pictogrammes ou d’idéogrammes. Il suffit à l’élève de cliquer sur un pictogramme pour faire afficher et prononcer le message qui lui est associé. Une voix synthétique ou une voix humaine enregistrée prononce le message. L’élève peut aussi composer des phrases et les faire prononcer. Certains tableaux offrent aussi la possibilité de composer un message à l’aide d’un clavier.

Il s’agit d’une aide technologique qui assiste l’élève qui éprouve des difficultés marquées et persistantes à développer son autonomie, à participer activement et à être fonctionnel en lui offrant des modalités qui vont soutenir sa quête d’autonomie fonctionnelle. Ce type d’aide s’adresse aux élèves les plus vulnérables, particulièrement ceux qui sont en modification. On favorisera alors l’exploitation d’aides et de fonctions d’aides technologiques qui permettront à l’élève d’augmenter ou de préserver son autonomie fonctionnelle lors de différentes situations de la vie courante et façon à soutenir l’acquisition d’habitudes de vie. On pense ici à des élèves pour qui la lecture et l’écriture sont inaccessibles ou limitées et pour qui il devient indispensable de miser sur la mission sociale. Ce type d’aide est principalement orienté vers les applications pour appareil mobile (tablette ou téléphone) permettant à l’élève de bénéficier d’une diversité d’applications pertinentes pour plusieurs types de situations sociales : s’orienter, se déplacer ou se dépanner dans l’espace, bien s’alimenter, réaliser des tâches en séquences, convertir des unités (temps, poids, mesure), disposer de fonctions d’aide de compensation à la lecture (synthèse vocale) et l’écriture (écriture vocale). On s’adresse aux élèves les plus vulnérables du primaire, mais aussi du secondaire.

Il s’agit d’une aide technologique qui assiste l’élève qui éprouve des difficultés marquées et persistantes à maintenir une attention soutenue, à gérer son anxiété, à établir des relations harmonieuses avec ses pairs, de façon à lui permettre de réduire les effets de ces difficultés ou d’atténuer ces difficultés pour favoriser des conditions qui facilitent son apprentissage. Les aides à l’écriture et les appareils mobiles et les applications offrent des fonctions d’aide qui assistent ce type d’élève dans sa quête de normalisation de son état socioaffectif ou attentionnel. Par exemple, plusieurs fonctions d’aide à la lecture et à l’écriture (rétroaction par synthèse vocale, mise en évidence du mot lu, alertes visuelles de Word pour le repérage des fautes orthographiques lexicales et grammaticales, etc.) peuvent assister l’élève ayant un déficit de l’attention à soutenir son attention en lecture et l’aider à repérer ses fautes d’orthographe occasionnées par son manque d’attention. Des applications reliées à la gestion du temps et à l’organisation (minuterie, alarme, agenda, post-it) peuvent également soutenir l’élève pour contourner ses difficultés à s’organiser. Il existe également des applications pour apprendre à gérer son anxiété (ex : respireRelax) ou pour mieux gérer des situations relationnelles (scénarios sociaux sur support numérique).

Nous savons que des difficultés d’ordre socioaffectif ou attentionnel ont des répercussions importantes qui altèrent la capacité de ces élèves à atteindre les exigences de certaines tâches ou compétences. Certaines fonctions d’aides, sans être une panacée et qu’on ne doit surtout pas confondre à une pilule technomédicamenteuse, lorsqu’elles sont exploitées avec une intention pédagogique et des stratégies métacognitives,  peuvent justement favoriser une réduction de l’anxiété, une attention plus soutenue et un assouplissement de la rigidité ainsi qu’une meilleure compréhension des relations, bref offrir des conditions qui favorisent un meilleur apprentissage.

En conclusion, la polyvalence, la diversité et la puissance des aides et des fonctions d’aide technologiques nous permettent, à nous, intervenants scolaires, de disposer d’options pédagogiques, qui, ajoutées à notre propre expertise, offrent des pistes de solution à des problématiques diverses et qui s’adressent à l’ensemble de nos élèves handicapés ou en difficultés de toutes sortes, sans exclusion.

Des moyens technopédagogiques qui favorisent l’accessibilité à la réussite éducative et scolaire, à la participation active et à l’inclusion… pour tous.

Les outils d’adaptation

La lecture

L’écriture

La mémoire

Les mathématiques