La Direction Générale de l’Education et des Enseignements a organisé hier mardi 22 septembre un test grandeur nature du dispositif de télé-enseignement tout récemment déployé dans la circonscription des Tuamotu-Gambier.
Depuis les locaux de la médiathèque de la DGEE à Pirae, Thierry DELMAS, Directeur de la DGEE , Serge SEGURA, Inspecteur de l’Education nationale adjoint au directeur, Valérie LIAO, chef du Département de l’informatique et du numérique éducatif (DINE), des représentants de la circonscription pédagogique des Tuamotu-Gambier, d’autres du Pôle de l’Action pédagogique et numérique (PAPN) et de la médiathèque ont assisté à la toute première utilisation d’un dispositif de visio-conférence avec les équipes enseignantes du collège de Rangiroa et de l’école de Rotoava à Fakarava.
Le partenaire technique de l’opération avait mobilisé son personnel spécialisé afin de présenter le moyen de formation et d’accompagnement à distance que l’on comparera à un très grand écran tactile associé à un ordinateur puissant, augmenté d’un système audio/vidéo. Les applications contenues permettent le paratge d’écran, les interventions de la part de chacun des sites éloignés sur un même document et bien d’autres fonctions qui n’ont pas manqué d’intéresser les enseignants.
Nous avons demandé au Directeur de la DGEE de nous présenter ce dispositif :
Thierry DELMAS :
On fait actuellement des tests sur les écrans qu’on a installés sur Rangiroa et Fakarava. L’idée c’est de faire des séquences d’animation et d’enseignement entre Fakarava et Rangiroa, dans un premier temps, dans le cadre du cycle 3 à l’école, permettant aux professeurs du collège de dispenser des cours aux élèves de 6è à Fakarava, et compléter l’enseignement effectué par les professeurs de cette école. On peut encore imaginer des cours et des échanges entre la DGEE et ces deux sites éloignés sur des parties de programmes et des actions spécifiques. Je pense par exemple à l’orientation après la 6è, offrant au CIO l’occasion d’intervenir. Ce télé-enseignement est encore un moyen de pourvoir en ressources pédagogiques ces centres éloignés des Tuamotu.
Question : Ce dispositif est en priorité destinés aux élèves de Rangiroa et de Fakarava. Est-il envisagé de l’utiliser pour la formation des personnels enseignants et des communes ?
Thierry DELMAS :
C’est une évidence. Si les élèves sont les premiers destinataires de ce dispositif, la formation à distance des personnels en est le second objectif. Cela permettrait de limiter les déplacements, notamment en situation de crise sanitaire. Ce dispositif est susceptible, si les premiers essais confirment nos attentes, d’être étendu à d’autres sites éloignés.
Question : C'est un moyen qui permet sans doute de réduire le budget lié au financement du déplacement des personnels ?
Thierry DELMAS :
Oui. Outre la dimension financière, face à la la crise actuelle, il permet d’apporter une réponse aux besoins de formation qui ont dû être différés. J’ajoute aussi que cela apporte une réponse pratique aux difficultés organisationnelles et logistiques liées aux déplacements de personnels de Fakarava vers Rangiroa ou inversement par exemple.
Soyons clairs : ça ne remplacera pas toujours le présentiel, et nous n’avons pas la volonté de tout transformer en distanciel, mais nous disposons ici d’un moyen de répondre aux stages de formation de courte durée. La visio-conférence est bien développée et utilisée depuis mars dernier, mais elle est ici enrichie de fonctions de partage d’écran, de partage de fichier et d’une interactivité essentielle, donnant une dimension pédagogique plus intéressante.
Question : Ce système réclame une formation des utilisateurs mais aussi des conditions techniques telles qu’internet qu’il faudra certainement développer aux Tuamotu notamment…
Thierry DELMAS :
Clairement. Nous le constatons ici même. Sur Rangiroa nous disposons d’une connexion à 30 Mo, tandis que sur Fakarava les travaux de raccordement à la fibre sont en cours et la différence est flagrante. Nous nous sommes entretenus avec le Tavana de Fakarava et avons convenu de la nécessité d’ « upgrader » la connexion internet. Cet effort devra être fait partout où on voudra déployer ce système, aux Marquises comme aux Tuamotu-Gambier. Compte tenu de son coût, nous ne développerons ce dispositif que si nous sommes certains de disposer des conditions techniques nécessaires.
