Le guide « Pour enseigner la lecture et l'écriture au CP »
Il s'agit d'une édition revue du guide publié au printemps 2018. Les retours enregistrés à partir d'une année de pratique ont montré qu'il était nécessaire de préciser un certain nombre de points sur lesquels il a paru important de revenir à des fins de clarifications supplémentaires.
La lecture et l’écriture sont des activités complexes qui mobilisent un nombre important de connaissances et de capacités ou opérations cognitives. Pour lire et écrire dans une écriture alphabétique, il faut bien sûr connaître les lettres ou groupes de lettres (les graphèmes) et la manière dont elles codent les sons élémentaires du langage oral. Cette condition nécessaire, sur laquelle les apprentissages au cours préparatoire doivent mettre l’accent, n’est pourtant pas suffisante et c’est l’ensemble des composantes cognitives de la lecture et de l’écriture qu’il faut répertorier pour penser l’enseignement de la lecture et de l’écriture.
Savoir lire
Les travaux de la littérature scientifique internationale s’accordent à considérer que l’acte de lire repose sur deux grandes composantes, deux processus fondamentaux et transversaux :
— l’identification de mots écrits, qui est spécifique à la lecture ;
— la compréhension qui relève de processus généraux non spécifiques à la lecture.
Reconnaître des signes écrits, les associer à des mots et à leur sens
Cette identification des mots se fait par l’association de lettres ou groupes de lettres (les graphèmes) à des sons de la langue (les phonèmes) qui, combinés entre eux, forment des syllabes et des mots, reconnus à partir de leur forme orale : c’est ce qu’on nomme couramment le déchiffrage ou le décodage, et qu’on appellera la voie grapho-phonologique puisqu’il s’agit d’apprendre à faire correspondre des graphèmes et des phonèmes. Si la forme sonore de ce mot est déjà connue du lecteur, elle renvoie à son sens, présent dans la mémoire lexicale. Si le mot est inconnu, le lecteur peut le prononcer et devra en rechercher et en apprendre le sens.
De nombreuses recherches montrent ce que l’expérience et la connaissance empi- rique laissent supposer : l’étendue du vocabulaire à l’école maternelle est un facteur prédictif de la réussite scolaire. Alain Lieury a montré que les corrélations entre réussite scolaire et connaissances lexicales sont plus élevées que celles que l’on peut établir entre réussite scolaire et niveau intellectuel. Pour l’École, c’est un fait majeur qui renforce, s’il en était besoin, la nécessité de travailler le lexique avec les élèves pour augmenter fortement le vocabulaire de chacun d’eux.
Téléchargez Le guide Pour enseigner la lecture et l'écriture au CP